Le parc des Buttes Chaumont est un des plus beaux parc de Paris. Flâner dans ces allées vallonnées est toujours un enchantement. Il est étrange de s’imaginer que ce lieu, si poétique et attachant aujourd’hui était autrefois un des lieux les plus sinistres de la capitale. Ce nom de Chaumont vient de Calvus mons: la colline sans arbre; dès le moyen-âge on y extrait du gypse que l’on transforme en plâtre en le portant à 150°C. Ce matériaux est alors utilisé pour recouvrir les murs de torchis limitant ainsi la propagation d’incendies. Carrières à plâtre cernées d’établissement d’équarrissage, de fosses à fumier et de dépotoirs infects, les galeries souterraines des Buttes Chaumont servent alors de repères aux traqués et aux marginaux. Le gibet de Montfaucon qui était situé à proximité contribuait alors à lui donner une mauvaise réputation. En 1863, Napoléon III demande au Baron Haussmann de concevoir un vaste jardin paysager: Haussmann inspiré tira le meilleur parti de ce lieu. Le terrain étant très escarpé il fallut faire appel à la dynamite pour faire sauter d’énorme blocs, ouvrir des arches, creuser le lac, enlever les pierres menaçantes, avant de le remodeler par mille ouvriers pendant quatre ans. Au centre du parc, un lac entoure une île surmonté par une reproduction du temple italien de la Sybille à Tivoli. On accède à l’île par deux ponts: une passerelle suspendue en bois longue de 50 mètres et un pont en pierre, dit des suicidés. C’est de là que les désespérés de la vie venaient s’abattre, déjà asphyxiés, sur la route: d’ou son nom de pont des suicidés.
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