Warning: Constant WP_MEMORY_LIMIT already defined in /homepages/21/d412390476/htdocs/paris1900/wp-config.php on line 105 Paris-1900 | "Sous le pont Mirabeau coule la Seine" Apollinaire | Page 2
Le parc des Buttes Chaumont est un des plus beaux parc de Paris. Flâner dans ces allées vallonnées est toujours un enchantement. Il est étrange de s’imaginer que ce lieu, si poétique et attachant aujourd’hui était autrefois un des lieux les plus sinistres de la capitale. Ce nom de Chaumont vient de Calvus mons: la colline sans arbre; dès le moyen-âge on y extrait du gypse que l’on transforme en plâtre en le portant à 150°C. Ce matériaux est alors utilisé pour recouvrir les murs de torchis limitant ainsi la propagation d’incendies. Carrières à plâtre cernées d’établissement d’équarrissage, de fosses à fumier et de dépotoirs infects, les galeries souterraines des Buttes Chaumont servent alors de repères aux traqués et aux marginaux. Le gibet de Montfaucon qui était situé à proximité contribuait alors à lui donner une mauvaise réputation. En 1863, Napoléon III demande au Baron Haussmann de concevoir un vaste jardin paysager: Haussmann inspiré tira le meilleur parti de ce lieu. Le terrain étant très escarpé il fallut faire appel à la dynamite pour faire sauter d’énorme blocs, ouvrir des arches, creuser le lac, enlever les pierres menaçantes, avant de le remodeler par mille ouvriers pendant quatre ans. Au centre du parc, un lac entoure une île surmonté par une reproduction du temple italien de la Sybille à Tivoli. On accède à l’île par deux ponts: une passerelle suspendue en bois longue de 50 mètres et un pont en pierre, dit des suicidés. C’est de là que les désespérés de la vie venaient s’abattre, déjà asphyxiés, sur la route: d’ou son nom de pont des suicidés.
C’est la panne sèche: avec l’arrivée de l’ère automobile les parisiens vont découvrir les joies de se retrouver sur le bord de la route. La révolution automobile, début de l’ère des véhicules à moteur se déroule vers 1870-1880, mais la véritable révolution ne commencera pas avant 1890. Cette année là nait le Touring-club de France qui compte déja 20000 membres environ; il éditera des cartes routières à partir de 1895, année de la fondation de l’Automobile-Club. Ce club organisera son premier salon en 1898. En 1891, sous licence Daimler, naquit la première voiture à essence française, La Panhard et Levassor. Depuis l’ancien régime les « embarras de Paris » n’ont cessés de grossir et l’apparition d’engins motorisés, rapides, bruyants qui sèment le désordre sur la voie publique n’arrangent en rien le ressentiment de la population envers ces nouveaux engins. La pollution automobile est en passe de détrôner l’odeur du crottin. Les milieux mondain d’alors, pourtant férus d’hippisme, sont les plus fervents partisans de ce nouveau mode de locomotion mais ne seront pas à l’abri de la panne sèche. Les constructeurs d’automobiles s’installent alors surtout dans les quartiers occidentaux de Paris ou réside cette clientèle aisée et fortunée.
Modern style: à Paris près de l’église Saint-Eustache. Les premiers propriétaires d’engins à moteur était plutôt aisés et fortunés.
Le puits Artésien de Grenelle: cette construction anciennement place de Breteuil dans le 7ème arrondissement était destiné à extraire l’eau prisonnière de nappes souterraines située entre couches imperméables, disposés en forme de cuvette. Ces nappes sont alimentées par des eaux qui se sont infiltrées dans un sol perméable, hors de la capitale, parfois même très loin d’elle. C’est ainsi que les puits artésiens qui ont été forés dans la région parisienne touchent une nappe aquifère affleurant en Champagne. Les nappes artésiennes résident dans les assises sableuses comprises entre deux couches d’argile formant une cuvette retenant l’eau. Cette cuvette colossale et dont la profondeur dépasse 900 mètres par endroit fournit des eaux jaillissantes (dîtes artésienne), légèrement ferrugineuses et sulfureuses, peu chargées de sels calcaires et dépourvues de microbes. Mais pourquoi-donc Artésien ?. Car les puits tirent leur origine du nom de la province d’Artois qui est riche en puits jaillissants et ou fut découvert ce phénomène géologique. Si l’on fore au creux de cette cuvette, à un niveau inférieur à celui auquel la nappe est alimentée, le principe des vases communicants joue : l’eau tend à s’élever jusqu’à ce dernier niveau (d’où son jaillissement.) En 1832, Paris subit une épidémie de Choléra et manque d’eau propre; il faut trouver de l’eau non contaminée, la recherche est urgente. Divers projets seront menés; le premier sera le puits artésien de Grenelle, ensuite viendront celui de Passy et enfin celui de la place Hebert. Le premier puits artésien à Grenelle attira sur Arago tous les sarcasmes des Parisiens jusqu’à ce que l’eau jaillisse enfin.
Le puit artésien de Grenelle a été foré entre 1833 et 1841 par l’architecte Louis-Georges Mulot (1792-1872) sous l’impulsion de François Arago (1786-1853).