Les colonnes Morris: éléments typique du mobilier urbain Parisien implantés sur les trottoirs de la ville afin de lutter contre l’affichage sauvage très répandu au début du 19ème siècle. A cette époque, l’affichage publique n’est pas réglementé et l’affichage de toute sorte de publicité à lieu sur des urinoirs dotés d’un panneau d’affichage à l’extérieur mais aussi sur les murs et les arbres. Cela sent mauvais, et il faut donc régler ce problème d’hygiène: les « colonnes urinoirs » sont remplacées en 1868 par les colonnes Morris pour l’affichage et par les vespasiennes pour les lieux d’aisances. Ces colonnes doivent leur nom à l’imprimeur Gabriel Morris qui en a obtenu la concession à des fins publicitaires en 1868. Mais l’invention en revient au Berlinois Ernst Litfass qui les avait introduites à Berlin, dès 1854. A Berlin on les appellent Litfaßsäule, ou « colonne de Litfass ». Ces colonnes de forme cylindrique avaient pour vocation première l’affichage théâtral et cinématographique. Mais les Colonnes Morris servaient aussi d’entrepôt au matériel de nettoyage des rues de la capitale, et dissimulaient parfois même des toilettes publiques.
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Description: La colonne Morris est en fonte verte, sa toiture est composée d’une marquise hexagonale, décorée aux angles de six mufles de lions, le tout surmonté d’un dôme bombé, décoré d’écailles et d’une flèche ornée de feuilles d’acanthe. Les colonnes Morris font à cette époque tellement partie du paysage parisien qu’on les retrouve fréquemment dans les tableaux des peintres de la Belle Epoque, mais aussi dans de nombreux romans.
« Tous les matins je courais jusqu’à la colonne Morris pour voir les spectacles qu’elle annonçait. Rien n’était plus désintéressé et plus heureux que les rêves offerts à mon imagination par chaque pièce annoncée et qui étaient conditionnés à la fois par les images inséparables des mots qui en composaient le titre et aussi de la couleur des affiches encore humides et boursouflées de colle sur lesquelles il se détachait. » Marcel Proust (Du coté de chez Swann 1913)
Ou encore:
« Un soir de printemps, je tournais autour d’une colonne Morris, me demandant dans quel théâtre ou quel concert je terminerais ma journée. J’étais avec Bernard Loumergue, économiste, homme grave. Et depuis une heure que nous nous promenions sur le Boulevard, nous étions très mornes, très silencieux, comme des gens qui ne savent plus quoi faire de leur temps. Comme j’achevais le tour de ma colonne Morris, j’aperçu la figure mobile, eveillé, toujours souriante de mon ami Henri Martin. » A Quoi tient le bonheur. ( Le journal du dimanche – 12 septembre 1909)
Au même titre que les fontaines Wallace et les entrées de métro d’Hector Guimard, la Colonne Morris fait partie des objets emblématiques de l’image de Paris.
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Savez-Vous ce qui c’est passé avec les colonnes Morris après la décision en 2006 du Maire de Paris, Bertrand Delanoë, de détruire 223 colonnes Morris, au prétexte de « désencombrer l’espace public »? (voir: http://fr.wikipedia.org/wiki/Colonne_Morris#Pol.C3.A9mique_autour_de_la_destruction_des_colonnes) Merci beaucoup Dudy1
[…] Le bâtiment extérieur. Une toute petite place avec sur le côté droit de la gare, un vieux "garage à vélo) .. que l’on ne voit pas ici. La colonne se trouvant sur la gauche de l’image est ce qu’on appelle une colonne "Moris" […]