C’est la panne sèche: avec l’arrivée de l’ère automobile les parisiens vont découvrir les joies de se retrouver sur le bord de la route. La révolution automobile, début de l’ère des véhicules à moteur se déroule vers 1870-1880, mais la véritable révolution ne commencera pas avant 1890. Cette année là nait le Touring-club de France qui compte déja 20000 membres environ; il éditera des cartes routières à partir de 1895, année de la fondation de l’Automobile-Club. Ce club organisera son premier salon en 1898. En 1891, sous licence Daimler, naquit la première voiture à essence française, La Panhard et Levassor. Depuis l’ancien régime les « embarras de Paris » n’ont cessés de grossir et l’apparition d’engins motorisés, rapides, bruyants qui sèment le désordre sur la voie publique n’arrangent en rien le ressentiment de la population envers ces nouveaux engins. La pollution automobile est en passe de détrôner l’odeur du crottin. Les milieux mondain d’alors, pourtant férus d’hippisme, sont les plus fervents partisans de ce nouveau mode de locomotion mais ne seront pas à l’abri de la panne sèche. Les constructeurs d’automobiles s’installent alors surtout dans les quartiers occidentaux de Paris ou réside cette clientèle aisée et fortunée.
Les premiers véhicules automobiles tout comme les voitures attelées sont fabriquées à la demande: l’acheteur choisit la forme de la carrosserie ainsi que les matériaux, bois cuirs et métaux. Pour l’année 1903 soixante douze usines fabriquant des automobiles artisanales sont dénombrés à Paris. Dix ans auparavant le 14 aout 1893 le préfet de police Louis Lépine à peaufiné une ordonnance en trente-cinq articles. « Considérant que la mise en circulation, dans le ressort de la préfecture de police, d’appareils à moteur mécanique à pris une certaine extension » Louis Lépine soumet à autorisation la détention de ces nouveaux bolides et de réglementer leur circulation. L’article six par exemple fixe la vitesse maximum autorisée: « Ce maximum ne devra pas excéder 12 kilomètres à l’heure, dans paris et dans les lieux habités; il pourra être porté à 20 kilomètres, en rase campagne, mais ce dernier maximum ne pourra être admis que sur les routes en plaine, larges, à courbes peu prononcées et peu fréquentées ». Le stationnement était déjà une préoccupation à l’époque; l’article 28 est sans appel à ce sujet: « Il est interdit de laisser stationner les véhicules sur la voie publique à moins d’absolue nécessité. Dans ce cas, le stationnement ne pourra avoir lieu qu’à la condition de ne pas gêner la circulation. » Ordonnance du 14 aout 1893 – Louis Lépine. En 1895, les frères Michelin fabriquaient le premier pneumatique pour automobiles, selon le procédé inventé en 1888 par le vétérinaire écossais Dunlop. Puis le code de la route nait en France en 1899. Une automobile valait à l’époque 25000 francs, mais on trouvait des voiturettes à 1000 francs, proches parentes de la motocyclettes. La rentabilité condamnera à court terme les véhicules à chevaux car si un véhicule à moteur coûte plus cher à l’achat qu’un engin hippomobile, sa rentabilité est évidente: 50 kilomètres en auto coute 4,50 francs, soit deux fois moins qu’une voiture attelée avec deux chevaux. En 1906 l’urbaniste Eugène Hénard inventa le sens giratoire pour remédier aux embouteillages des places et des carrefours. Les voitures roulait en effet dans un désordre absolu, passant à gauche, à droite, tout droit. Hénard imagina de contourner le carrefour ou le rond-point par la droite et de le quitter également par la droite. Ce système fut appliqué pour la première fois le 25 mars 1907 sur l’actuelle place Charles de Gaulle. Le 28 janvier de cette même année on décréta que sur l’avenue des Champs-Elysée, les véhicules à chevaux rouleraient sur les bas-côtés et les automobiles au milieu. Le triomphe de l’automobile sera total dès 1910 les constructeurs mettant désormais au point des véhicules moins luxueux et donc meilleur marché leur permettant de toucher une clientèle plus large. En 1901, on enregistrait 3800 automobiles dans Paris, 25000 en 1914, 150000 en 1925. Vive le Low-coast.
5 ans séparent ces deux cartes postale ( voir les oblitérations). Une noire et blanc l’autre colorisée. On dirait qu’une mise en scène à été effectuée: les ressemblances sont troublantes. Les photographies ont t-elles été prises à quelques minutes d’intervalles. Panne sèche ou attroupement de badauds? On joue au jeux des septs erreurs?.
Pourquoi dit-on tomber en panne:
Lorsqu’une automobile ne fonctionne plus ou qu’un artiste n’a plus d’inspiration, on utilise les expressions «tomber en panne ou être en panne», au sens propre comme au figuré. Leur origine commune provient du domaine de la marine. Selon le Larousse, le mot panne vient du latin «penna», qui signifie aile. Au cours du XVIe siècle, les capitaines des navires à voile utilisaient l’expression «bouter le vent en penne» afin d’ordonner aux marins d’orienter les voiles de manière à immobiliser le bateau. Deux cent ans plus tard, cette expression sera abrégée pour devenir «mettre en panne» le voilier. C’est sa popularisation dans le domaine automobile qui a ensuite associé le verbe «tomber».
Si cet article sur Panne sèche vous a plu, pourquoi ne pas le partager:
Chère Madame, cher Monsieur,
Je prépare un manuel de français pour des étudiants américains au niveau intermédiaire, et je cherche à reproduire la carte postale de L’Avenue de la Grande-Armée (la troisième dans votre série) dans l’ouvrage. Pourriez-vous me renseigner à ce sujet ou me dire à qui m’adresser pour obtenir la permission de reproduire l’image?
En vous remerciant de votre aide,
Cordialement,
Anne Theobald