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Le premier ministre de la mort.

Cet homme, brocanteur de son état s’était autoproclamé « premier ministre de la mort ». Installé au 75 de la rue Caulaincourt, face aux premières baraques du Maquis, Constant Daléchamps, de son vrai nom, tenait une modeste échoppe véritable caverne d’Ali Baba. Touristes et chineurs mais aussi les modestes habitants de ce quartier pouvaient y dénicher les objets les plus divers: tableaux, meubles, gravures, papiers etc… comme on peut le voir sur la carte ci-dessous; un BHV avant l’heure en quelque sorte. Portant une grande barbe, le chapeau vissé sur sa tête et fumant la pipe devant son bric à brac le « premier ministre de la mort » était une des figures les plus pittoresques de la butte Montmartre de ce début de siècle.

Paris (vieux Montmarte) Le premier ministre de la mort
Constant Daléchamps brocanteur du vieux montmartre en 1904.

Constant Daléchamps, brocanteur du 75 de la rue Caulaincourt alias le « premier ministre de la mort » au milieu de son bric à brac. En examinant cette carte on y trouve même les résultats des élections municipales de 1er mai 1904.

Le Journal Le Temps du 1917/01/29 parle du premier ministre de la mort en ces termes dans sa rubrique AU JOUR LE JOUR: La Sagesse d’un fou: Sur les pentes de l’ancien maquis montmartrois vivait naguère un « simple du nom de Daléchamps. Il se signalait parfois à l’attention de ses contemporains en leur offrant de les représenter à la Chambre des députés. On ne sait pourquoi il se donnait comme « Premier Ministre de la Mort ». Ses affiches électorales étaient l’œuvre de sa main. Il les peignait en blanc sur fond noir, et sa profession de foi était, par les signes qui l’exprimaient, cabalistique. Il avait aussi des pigeons qu’il teignait à ses couleurs les uns étaient rouges, d’autres bleus, d’autres blancs, d’autres tricolores. On les voyait voler au-dessus du cimetière Caulaincourt et revenir au pigeonnier, où leur maître leur adressait des signes mystérieux. Le pigeonnier était la propre cabane de Daléchamps il vivait avec ses oiseaux, et comme eux, car ses idées tournoyaient et voletaient sans cesse. Montmartre a bien changé depuis quelques années. Daléchamps sentait son « décor » l’abandonner. Le maquis n’avait plus de rapins, presque plus de bambins, et les détritus y devenaient rares. Les manies du solitaire tournaient à l’aigre. On le vit, dit-on, menacer d’une arme les passants, qu’il prenait pour des ennemis. Il était devenu conservateur, en ce sens qu’il répugnait à toutes les nouveautés dont s’ornait la colline parisienne. Il contestait aux gens du voisinage leur droit de fouler, un territoire qu’il voulait sien. Cependant, comme on le savait sans méchanceté, on n’usait point de représailles contre lui. Daléchamps vient de donner un grand exemple. Il s’est lui-même constitué prisonnier, en exigeant des autorités policières qu’il soit mis dans l’impossibilité de mal faire. Ce fou a fini comme un sage.

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