Après avoir « fait sa boite », c’est à dire ranger convenablement sont courrier selon son itinéraire, le facteur de Paris part en tournée. La boîte de distribution lui sert non seulement à transporter les lettres mais lui sert aussi d’écritoire. La partie qui s’appuie sur le facteur est incurvée pour épouser la forme de son corps et dans le renflement d’une des extrémités de la courbure de celle-ci se trouve un encrier. A cette époque le stylo est inconnu et le facteur n’a pas le droit d’utiliser de crayons. Il est en effet trop facile d’en effacer les traces. C’est pour cela que porte plume et encrier sont de rigueur et obligatoire.
J’apporte le souvenir de ceux qui sont absents,
J’apporte le bonne nouvelle, la joie et l’espérance,
Et des voeux de bonheur pour toute votre existence.
Sur cette carte postale on peut voir un facteur Parisien en 1905 en tenue d’hiver, faite de drap bleu. La tenue d’été était le plus souvent en toile grise plus légère complétée par un canotier (chapeau de paille de forme ovale à fond plat). Les facteurs portent un uniforme qui leur confère une certaine dignité. Malgré cette belle tenue, la vie des facteurs de ville n’est pas aisé et leurs conditions de travail deviennent de plus en plus difficile devant la masse croissante de courriers qui circulent dans la capitale. Leur travail est pénible, soumis à une surveillance très stricte, ou tout est réglé, minuté, et prévu. En 1906 et surtout en 1909, des grèves dures perturberont fortement l’acheminement du courrier à Paris, l’armée devant alors se charger de distribuer les lettres dans le rues de Paris. Le recrutement des facteurs à Paris se fait parmi les anciens militaires, selon une savante répartition: la priorité est donné aux sous-officiers rengagés, puis viennent ceux qui peuvent justifier de cinq années de services actifs, etc… En 1901, ils touchent d un salaire annuel de 1100 francs à 1500 francs, selon qu’ils sont en début ou fin de carrière. A cela s’ajoutent certaines indemnités, de séjour, de premier établissement, de chaussures, pour l’utilisation d’une bicyclette et autres avantages.
Ces renseignements sur le facteur Parisien sont tirés de « Le facteur et ses métamorphoses« . De Paul Charbon & Claude Nougaret.
Le saviez-vous: La chambre syndicale française de cartes postale estime à 600 millions le nombre de cartes fabriqués en 1905-1906. Soit 84000 kilomètres une fois toute ces cartes postales mises bout à bout dans le sens de la largeur; presque deux fois le tour de la terre. Etonnant n’est ce pas.
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