C’est la panne sèche: avec l’arrivée de l’ère automobile les parisiens vont découvrir les joies de se retrouver sur le bord de la route. La révolution automobile, début de l’ère des véhicules à moteur se déroule vers 1870-1880, mais la véritable révolution ne commencera pas avant 1890. Cette année là nait le Touring-club de France qui compte déja 20000 membres environ; il éditera des cartes routières à partir de 1895, année de la fondation de l’Automobile-Club. Ce club organisera son premier salon en 1898. En 1891, sous licence Daimler, naquit la première voiture à essence française, La Panhard et Levassor. Depuis l’ancien régime les « embarras de Paris » n’ont cessés de grossir et l’apparition d’engins motorisés, rapides, bruyants qui sèment le désordre sur la voie publique n’arrangent en rien le ressentiment de la population envers ces nouveaux engins. La pollution automobile est en passe de détrôner l’odeur du crottin. Les milieux mondain d’alors, pourtant férus d’hippisme, sont les plus fervents partisans de ce nouveau mode de locomotion mais ne seront pas à l’abri de la panne sèche. Les constructeurs d’automobiles s’installent alors surtout dans les quartiers occidentaux de Paris ou réside cette clientèle aisée et fortunée.
Modern style: à Paris près de l’église Saint-Eustache. Les premiers propriétaires d’engins à moteur était plutôt aisés et fortunés.
Percée en 1784, dans le mur des fermiers généraux ( comme en témoigne les deux pavillons symétriques de Claude Nicolas Ledoux, visibles sur les deux cartes postale suivante) la vieille place d’Enfer prit le nom de l’héroïque et courageux défenseur de Belfort, le Colonel Denfert-Rochereau, en 1878. A cet emplacement, coupant le mur, la barrière d’Enfer avait été édifié a l’endroit ou débouchait la route d’Orléans marquant l’entrée de la capitale. Le mur des fermiers généraux, érigé pour contrôler l’entrée des marchandises frappées de taxes dans la capitale, était percé de 47 entrées associés chacune à un pavillon d’octroi ou logeaient les contrôleurs de la ferme. Les fouilles et les inspections des douaniers exaspèrent le public qui proteste contre cette enceinte. « Le mur murant Paris rend Paris murmurant ». Seul quatre barrières furent sauvegardées: celle du Trône, de la Villette, de Monceau et enfin, la Barrière d’Enfer. Un des deux pavillons abrite aujourd’hui l’inspection générales des carrières ainsi que l’entrée des catacombes édifiées dans le quartier au cours du XVIIIème siècle.
Paris XIVe arr. -Avenue d'Orléans prise à l'entrée des Catacombes.
Les bouquinistes, un métier bien Parisien. L’ordonnance du 31 octobre 1822 reconnait et règlement la profession de bouquiniste. Du Pont Marie au Louvre sur la rive droite, de Notre Dame à l’institut sur la rive gauche, les boîtes des bouquinistes appartiennent aux quais de Paris. Les bouquinistes sont les héritiers des colporteurs du XVIème siècle. En 1723 Savary dans son dictionnaire du commerce définit ainsi les bouquinistes qu’il nomme « estalleurs »: » Pauvres libraires qui, n’ayant pas le moyen de tenir boutique ni de vendre du neuf, estaloient de vieux livres sur le Pont Neuf, le long des quais et en quelques autres endroits de la villes. » Paris est la seule ville à posséder des boîtes à livres installés sur ses quais, mais ce n’est qu’en 1891 que ceux-ci obtinrent le droit de laisser leur boîtes accrochées au parapet; Avant, ils les emportaient chaque soir dans des voitures à bras. Recensés pour la première fois en 1857, ils étaient alors au nombre de soixante huit. En 1892, Octave Uzanne ( Bouquinistes et bouquineurs. Physiologie des quais de Paris du Pont royal au pont Sully – 1893) recense cent cinquante-six bouquinistes possédant mille six cent trente-six boîtes. Les bouqinistes sont constitués en chambre syndicale depuis 1904. Il sont aujourd’hui près de 250 et répertoriés au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1991.