Jusqu’en 1830, la place de l’Hôtel de ville s’appelait « place de Grève » du fait qu’elle se trouvait au bord de la Seine et que, sur cette grève, on débarquait les marchandises des bateaux. L’expression « se mettre en grève » viendrait de l’habitude qu’avait prise au XIXème les ouvriers sans travail de se rendre sur cette place pour y chercher de l’ouvrage. Nous sommes au coeur de la cité Parisienne, et sur cette place nombre de malfrats y furent roués au Moyen Âge et des milliers de personnes y furent guillotinées lors de la Révolution. Entre 1310 et 1832, la place de Grève servit aux supplices et excécution. Ravaillac l’assassin d’Henri IV y fut écartelé par quatre chevaux, après avoir été ébouillanté et mutilé (1610), la marquise de Brinvilliers célèbre empoisonneuse y fut décapité et brulée (1676), Robert François Damien, qui tenta d’assasiner le roi Louis XV y fut supplicié des heures durant avant d’y être écartelé (1757), et bien d’autres encore.
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Sur cette place de Grève, se dressait la « maison aux piliers ». Achetée au roi Charles V par les bourgeois de Paris cette maison devint le siège de l’assemblée des échevins. Sous François Ier, la maison aux piliers tombant en ruine fut démolie et reconstruite style renaissance avec toits d’ardoises et hautes cheminées. Elle fut l’oeuvre de l’architecte italien Domenico Bernabei, dit le Boccador (« boucle d’or » du fait de sa moustache blonde), et d’un maître maçon français, Pierre de Chambiges. Des artistes de renom en assureront la décoration: Delacroix, Ingres, Lehmann, Cabanel. L’ancien régime avait agrandi et embelli ce magnifique hôtel, mais la révolution de 1792 ainsi que la commune de 1871 le dévasteront et il sera finalement dévasté par un incendie allumé par les insurgés lors des derniers combats de la Commune de Paris. Après l’incendie du bâtiment de l’hôtel de ville en 1871 par les Communards, il ne resta plus rien du Palais Renaissance qui abritait les autorités municipales, et ses archives furent à jamais perdues. La place de grève sera rebaptisée place de la Maison Commune pendant la Révolution puis rebaptisée place de l’Hôtel de Ville le 19 mars 1803.
Suite a l’incendie, l’Hôtel de ville doit être reconstruit au plus vite, et devenir un symbole de la puissance républicaine. Une souscription nationale sera lancée et le nouvel édifice sera reconstruit par les architectes Théodore Ballu et de Perthes qui reprenda le style de l’ancienne maison aux piliers sur un plan considérablement amplifié. La grandiose salle des fêtes de l’Hôtel de Ville se veut la réplique « républicaine » de la galerie des Glaces du château de Versailles, résidence des rois de France. Le bâtiment actuel couvre plus de 14000 mètres carrés et 136 statues de personnages célèbres s’alignent sur ses quatres faces faisant de l’Hôtel de Ville un des monuments les plus décoratifs de Paris. Ses salons, ornés de peintures et de sculptures modernes sont avec l’Opéra, l’oeuvre la plus importante et la plus significative de l’école française, à la fin du XIXème siècle.
Sur le côté, dans un petit jardin, face à la Seine, s’élève la statue équestre d’Etienne Marcel (1315-1358), prévôt des marchands de Paris sous le règne de Jean le Bon.
Quelques autres cartes postale ancienne de l’Hôtel de ville de Paris.
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