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L’orage du 15 juin.

Le 15 juin 1914, un orage d’une rare violence éclate à Paris. Une véritable catastrophe est en train de se produire dans la capitale ce jour là. Accompagné de pluies diluvienne cet orage a provoqué dans la capitale de très graves accidents. De l’Opéra à Saint Philippe du Roule, le sol miné par les travaux récents du métropolitain, les caniveaux des tramways ou encore la reconstruction des égouts, a cédé sous la pression de l’eau. Des trous se sont soudainement ouverts dans la chaussée sous les pas des passants et sous les roues des voitures. Le bilan sera terrible: 12 morts.

L'orage du 15 juin 1914 à Paris - Place Saint Philippe du Roule.

 

Laissons le quotidien le Petit Parisien du 16 juin 1914 nous raconter cette journée.

Pendant plusieurs heures, des trombes d’eau se sont abattues sur la capitale, transformant les chaussées en torrents, pénétrant dans les caves, inondant tout. Dès trois heures, le tonnerre avait commencé à gronder. Des averses de pluie, mélangée de grêle, se succédaient presque sans interruption. L’épaisseur des nuages était telle qu’il avait fallu allumer le gaz ou l’électricité dans les magasins et les cafés. Vers cinq heures et demie, après une accalmie, la tempête se dechaina. Le vent calme jusque-là se mit à souffler avec une vitesse qui atteignit quarante-cinq kilomètres au sommet de la tour Eiffel. En même temps, des éclairs fulgurants zébraient le ciel les coups de tonnerre éclataient presque sans interruption.

Dans les rues, les passants fuyaient, éperdus. cherchant un refuge n’importe où. Fiacres, autobus, tramways se trouvaient gênés dans leur marche, à tel point que d’aucuns s’arrêtaient le long des trottoirs; abandonnés par leurs conducteurs. Cela dura pendant près d’une heure et demie. Au bureau central météorologique on mesura ,au pluviomètre, une hauteur de 50 millimètres d’eau. Bientôt on apprenait que, sur le parcours de la ligne métropolitaine en construction, n° 8, de terribles effondrements s’étaient produits en plusieurs endroits du centre de Paris. Il y avait des victimes. Combien à l’heure actuelle on n’est pas envore fixé sur leur nombre.

Orage du 15 juin 1914 - Place Saint Augustin.
Place Saint Augustin - Le corps de Monsieur Lavolte retiré des décombres.

 

Ou sont les responsabilités?. Les élus de la capitale les recherchent. Le 19 juin les obsèques des deux enfants morts dans cette catastrophe attirent une foule considérable. Et le 20 on retire encore deux cadavres du trou du Boulevard Haussmann. Un nouvel orage qui se préparait depuis la matinée s’abat sur la région parisienne. Ce dernier n’aura pas les conséquences que les parisiens redoutaient. C’est à Passy et sur la rive gauche qu’il a sévi. La foudre est tombée aux Invalides et au 54 de l’avenue du Bois de Boulogne sur l’hôtel du baron de Bellet ou elle a percé deux conduites de gaz. Fort heureusement le compteur était fermé et aucune explosion se produisit. Les obsèques des dernières victimes auront lieu le 23 juin. A l’hôtel de ville le comité de contrôle décline toute responsabilité. « A qui la faute », s’interroge t’on?. « c’est le sempiternel, c’est pas moi, c’est lui ».  Le supplément illustré du Dimanche, du Petit journal du 28 juin 1914 semble apporter un début de réponse:

Il est effroyable de penser qu’il suffit d’une pluie plus abondante que de coutume pour causer de pareils accidents. Le sous-sol parisien est continuellement en travail: mais le travail y est-il effectué avec toute la méthode désirable? On ne cesse de se plaindre, depuis vingt ans, de la façon dont les services municipaux conduisent ces travaux. Aucune entente n’existe entre eux. Au lieu de coordoner leurs efforts, ils semblent s’ingénier à se rendre mutuellement la besogne plus difficile, et ne prennent les uns et les autres, aucun souci de l’oeuvre du voisin. La catastrophe actuelle semble bien être le résultat de ce manque d’entente et de solidarité. Pour  l’accomplissement des travaux du métropolitain on a du dégager les conduites des égouts et l’on à négliger de remblayer ensuite et de tasser autour de ces conduites la terre qui en maintient les parois. On ne pensait pas qu’un torrent viendrait qui crèverait ces parois affaiblies. Mais le torrent est venu. Et maintenant des malheureux sont morts. Comme d’habitude, personne ne sera responsable, personne autre que le destin. Si seuleument nous pouvions espérer que la tragique leçon ne sera pas oublié !…

Galerie de carte postale sur l’Orage du 15 juin 1914:

Quelques semaines plus tard, un orage bien plus dévastateur que celui-ci frappera l’Europe et le monde: la 1ère guerre mondiale approche. Mais c’est une autre histoire…

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