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Statue de la Liberté à Grenelle.

C’est de la Statue de la Liberté éclairant le monde du sculpteur Français Frédéric Auguste Bartholdi dont il est ici question. Cette une statue modèle réduit de la statue de la Liberté que l’on trouve au pont de Grenelle. Pont qui fut complètement refait par les ingénieurs Vaudrey et Passon en 1875 en remplacant les arches en bois par une charpente métallique. Avant de commencer le titanesque ouvrage que celui de construire la statue de la liberté (celle de New York) sur la butte Montmartre de Paris, Bartholdi avait d’abord façonné une maquette en plâtre de 11 mètres 50 en 1885. Gustave Eiffel participera au projet et construira la charpente métallique de cette ouvrage monumental. C’est la version coulée en bronze de ce modèle en plâtre inauguré en 1885 qui est placée à l’extrémité aval de l’Île des Cygnes à la hauteur du pont de Grenelle. Cette statue fut offerte à la France par les citoyens français établis aux États-Unis à l’occasion du centenaire de la Révolution. Inaugurée le 4 juillet 1889 la statue aurait du être tournée vers l’ouest face aux Etats-unis comme le désirait son sculpteur. Il aurait été effectivement plus normal que la statue de la liberté eu le visage tourné vers les États-Unis faisant face à la Seine éclairant de son phare symbolique ceux qui par cette voie, pénètrent dans la ville en leur souhaitant la bienvenue. Mais dans ces conditions il aurait alors fallu procéder à la cérémonie depuis un bateau et la fête aurait alors eu des airs de régates, ce que refusa catégoriquement le président Français Sadi Carnot au nom de la République.

Carte postale de Paris - Le pont de Grenelle..
Carte postale de Paris - Le pont de Grenelle.
Pont de Grenelle et statue de la Liberté.
Pont de Grenelle et statue de la Liberté.

L’oeuvre en bronze d’Auguste Bartholdi, porte le nom de la Liberté éclairant le Monde, et mesure 11 mètres 50 et pèse 14 tonnes. C’est la parfaite réplique au 1/4 de sa grande soeur de New York.

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Carte postale ancienne de La liberté éclairant le monde par Bartholdi.
Carte postale ancienne de La liberté éclairant le monde par Bartholdi.

Sur le socle de la statue on peut lire cette inscription:
1776-1789
La colonie Parisienne
Des Etats-Unis d’Amérique

A LA VILLE DE PARIS
1889
Ainsi qu’une parole du consul d’Amérique Lettre de M. Morton, vice-président des Etats-Unis:
Non exercitus neque thesauri
Praesidia Regni, sunt verum amici.
Que l’on peux traduire par : Ce ne sont ni les armées ni les trésors, mais les amis qui sont les soutiens d’un état.

 

 

Carte postale statue de la liberté au pont de Grenelle.
Carte postale statue de la liberté au pont de Grenelle.

Même vue de la Liberté éclairant le monde à quelques années d’intervalles:

Statue de la liberté sur son piedestal de l'île des Cygnes.
Statue de la liberté sur son piedestal de l'île des Cygnes.

Faisons un bon dans le passé et revivons donc cette céromonie  d’inauguration de la statue de la liberté qui au lieu le 4 juillet au pont de Grenelle à travers l’article publié dans Le Figaro le jour suivant:
Le ministre plénipotentiare des Etats-unis, M. Whitelaw-Reid, s’est tout d’abord rendu à dix heures du matin, entouré des membres de la colonie et des soldats de l’infanterie américaine en ce moment à Paris, au cimetière de Picpus. C’est là, on le sait, que repose Lafayette, sur la tombe duquel il à déposé une couronne. A deux heures, il s’est retrouvé au milieu de ses compatriotes, à la pointe ouest de l’île de Grenelle pour l’inauguration de la nouvelle statue. Il y avait quatre mille invités. Les mesures de police avaient été si sévèrement prise que beaucoup d’entre eux n’ont pu approcher du monument qu’àprès la cérémonie.

Avec une exactitude toute royale, le président de la république, à deux heures précise, descend de voiture à l’entrée du pont de Grenelle. Il est accompagné de M. Spuller, du général Brugère et des colonels Lichtenstein et Toulza. On crie: Vive Carnot! Vive la République!
Le président salue et s’engage sur le pont qui gardé à l’entrée par des agents est absolument vide. MM. le préfet de la Seine, le préfet de police, Alphand Bouvard, Formigé vont au devant de lui. Le Ministre des Etats-Unis l’attend à l’entrée de l’enceinte qui est réservé aux invités et qu’entourent des drapeaux américains et français alternant. Après des saluts et des poignés de main, M. Carnot se place sous la tente rouge à garniture d’or qui lui est destinée. Du geste, il invite M. Whitelaw-Reid à se placer à sa droite. M. Suller est déja à sa gauche. LMM. Chautemps, président du conseil municipal, et Poubelle préfet de la Seine, sont aux extrémités de l’unique rang de fauteuils. Derrière eux, sur des chaises, MM. Lozé, Caubet, Ferdinand de Lesseps et une de ses filles, M. et Mme Georges Berrey, MM. Jacques, président du conseil Général, Alphonse Humbert, Jacques de Bouteiller, Arsène Lopin, Paul Strauss, etc. Sur les gradins supérieurs, toute la colonie Américaine au milieu de laquelle un assez grand nombre d’adorable Yankees. L’une d’elles, très brune, toute souriante sous son chapeau à grands rebords verts, ayant les yeux plus vifs que les diamants que le soleil allume à ses oreilles, est particulièrement regardée. La Marseillaise retentit, a ce moment, un mouvement se produit quai de Billy. C’est le colonel Godé, escorté d’un chef Indien, qui passe en Victoria.
On fait tomber, pendant qu’une musique militaire joue l’hymne national américain, le voile qui recouvre la statue. Le public crie: « Vive la liberté! Vive l’Amerique! Vive la France! » M. Bartholdi est là, très ému. Le ministre des Etats-Unis et de nombreux Américains le félicitent. Nouvel incident sur le quai de Billy. Après trois cents mètres de course effrénée, les agents ont pu arrêter un pickpocket dont la main avait vidé la poche d’un voisin. On applaudit. Mr Chautemps, président du conseil municipal, monte à la tribune. C’est lui qui va remercier, au nom de nos édiles, la colonie Américaine. Il le fait en termes excellent. Puis il se tourne vers la statue:

Que de souvenirs ce monument évoquera dans nos esprits! Que d’évènements sont contenus dans les quelques chiffres que nous lisons sur le piédestal! 1776, c’est le congrès de Philadelphie proclamant l’Indépendance des Etats-Unis d’Amérique; 1789, c’est chez nous, le peuple de Paris prenant la Bastille, et c’est, en Amérique, la Constitution pour la première fois mise en vigueur par la nomination de Georges Washington à la présidence de la République; 1889, c’est l’exposition universelle de Paris, à laquelle les Etats-Unis ont été les premiers à adhérer. Entre les deux premières de ces dates se placent l’arrivée de Lafayette et de Rochambeau, et ces combats de géants ou Français et Américains mêlèrent leur sang généreux pour la cause de l’indépendance.
Le ministre des Etats-Unis monte le deuxième à la tribune. Il commence par s’excuser en Français de ne pouvoir s’exprimer en notre langue, puis il dit en anglais:
Nous pouvons ne pas toujours nous comprendre dans la langue parlée et cependant nous nous comprenons toujours. Les drapeaux qui flottent sur nos têtes brillent des mêmes couleurs de la beauté et de la gloire: rouge, blanc et bleu. Ces couleurs parlent une langue qui nous est commune et qui est entendue par nous tous. Elle parle des champs ou elles ont participé aux mêmes bienfaisants triomphes; elles rappellent des noms historiques qui sont autant les nôtres que les vôtres: Lafayette, Rochambeau. Elles rappellent une amitié ininterrompue d’un siècle; des progrès accomplis à leur ombre protectrice pour la civilisation, pour la liberté et pour l’humanité; elles promettent la continuation, une noble rivalité entre les deux grandes républiques en généreux efforts pour élargir les assises de l’égalité et de la fraternité par la loi, sous la loi….Nous sommes fiers de sentir que la cérémonie par laquelle vous inaugurez cet emblème de la liberté éclairant le monde sera toujours associée à un évènement historique de premier ordre, un évènement aussi important que n’importe quelle bataille qui ait jamais eu lieu, ou que l’établissement de n’importe quelle dynastie. Je veux parler de ce magnifique triomphe des institutions de paix et de liberté que nous montre le Champs de Mars, de ce déploiement d’inépuisable ressources er superbe expansion d’une nation qui s’est consacré sincèrement à développer les forces bienfaisantes d’un peuple libre.
Au moment ou M. Whitelaw-Reid regagne sa place, M. Carnot se lève, lui serre les mains, le félicite.
-Oh! je suis bien malheureux, dit le ministre américain, de ne pouvoir m’exprimer en Français.
-Patience cela viendra, cela vient déja, répond M. carnot.
Au tour de notre ministre des affaires étrangères. M. Spuller fait éloquemment des variations sur cette date du 4 juillet, anniversaire de l’Indépendance des Etats-Unis.<
-Vous l’appelez chez vous, monsieur l’ambassadeur, French day, le jour français. Grâce à cette statue, il sera pour nous United States day, le jour Américain.

Carte postale de 1919 - Hommage de Paris au Président Wilson.
Carte postale Hommage de Paris au Président Wilson - On y voit le blason de la ville de Paris à coté de la Statue de la Liberté - Un symbole fort.

L’inauguration est terminée. Les cuirassiers, restés sur le quai de Billy, mettent sabre au clair. Le Président regagne sa voiture. « vive Carnot! » Il salut. « Vive la République! » Il salue de nouveau et s’éloigne. Sous le pont sont amarrés sept bateaux décorés de drapeaux français et américains. Dans le premier prennent place, avec une musique militaire qui joue alternativement la Marseillaisse et Hail Columbia, le ministre des Etats-Unis, le président du conseil municipal et des personnages officiels. Les invités montent dans les six autres. Et nous nous rendons ainsi, en quarante minutes, à l’hôtel de ville, ou un lunch est dressé dans la salle des fêtes. Ils sont très beaux aux lumières, les salons municipaux. Et bien! ils sont peut-être plus brillants en plein jour. Les lustres de cristal, qui dans les grandes fêtes nocturnes, paraissent tout dorés, ont maintenant l’éclat de l’argent poli. L’effet est superbe. Ici on se contente de fraterniser en mangeant, en buvant, pendant que la musique joue des airs variés. Le soir, réception ouverte chez le ministre des Etats-Unis et pour clore la journée, grande fête à l’exposition. A cinq reprises, embrassement de la tour Eiffel qui concentre ses projections sur la liberté éclairant le monde, et qui paraît plus imposante encore au milieu des flammes rouges. Une foule inouîe, montée pour voir les iluminations et le feu d’artifice tiré dans l’île des cygnes, encombre les plates formes. Dans les jardins, imossible de circuler. il y a des coins d’ou l’on voit à la fois les arbres dleuris de lanternes, le feu d’artifice, les fontaines, le Trocadéro entièrement illuminé et la tour embrassée. C’est une féerie non encore rêvée.
J’entend une femme qui dit à son mari:
-On prétend qu’il n’y a plus de poésie. Les vrais poètes d’aujourd’hui s’appelent Alphand et Eiffel.
( Charles Chincholles – Le Figaro du 05 juillet 1889)

Pont de Grenelle et statue de la liberté en 1964.
Pont de Grenelle et statue de la liberté en 1964 - La statue fait enfin face à la Seine comme le désirait Bartholdi. .

Ce ne fut au moment de l’Exposition Universelle de 1937 qu’on fit faire à la statue de la liberté éclairant le monde un volte-face sur son socle. La statue est enfin tournée face à l’Ouest, en direction de sa grande soeur de New York, mais Frédéric Auguste Bartholdi décédé le 04 octobre 1904 n’est plus là pour le voir. Le pont de Grenelle actuel, totalement reconstruit en 1968, franchit les deux bras de la Seine sans point d’appui. C’est a cette occasion que la statue sera déplacée à nouveau lors de la reconstruction du pont. Elle gardera la même orientation mais descendra de quelques mètres sur l’île aux Cygnes s’y installant comme une véritable figure de proue. Cette statue effectuera même un voyage d’un an au Japon, du printemps 1998 au printemps 1999, à l’occasion de l’ Année de la France au Japon. Elle a été installée à Odaiba dans la baie de Tokyo, avant de revenir sur l’île aux Cygnes. Il existe d’autres modèles réduits de la statue à Paris, dont un dans les Jardins du Luxembourg. Nous y reviendrons plus tard.

 

 

 

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